Mon intervention en séance lors de l'examen de la proposition de loi de mon groupe (CRCÉ) visant à encadrer le recours aux algorithmes dans l’organisation du travail en renforçant la responsabilité des employeurs et la protection des salariés. Elle introduit une distinction entre les opérateurs de mise en relation et les plateformes d’emploi qui exercent un contrôle sur les éléments essentiels de la relation qui les lient avec les travailleurs.
« La relation historique entre technologie et travail est intéressante. Pline l’Ancien relate que Tibère avait fait mettre à mort l’ouvrier verrier qui proposait le verre incassable, car cela menaçait l’avenir de toute une corporation. Je pense aussi à la révolte des canuts en 1819. Mais ce n’est pas de cela qu’il s’agit. La plateforme est un monstre noir, technique, et donne l’illusion d’une simple mise en relation. La technique algorithmique est la négation de la relation sociale du travail et de l’entreprise même. À terme, plus d’entrepreneurs ! Cela renvoie à la difficulté que nous avons à réguler les Gafam, notamment pour les propos haineux. Il faut remettre de l’humain derrière ! »